DEX vs CEX : pourquoi les investisseurs particuliers choisissent-ils de plus en plus les plateformes d’échange décentralisées ?

Récemment, un sujet revient souvent dans la communauté : faut-il utiliser une plateforme d’échange centralisée (CEX) ou une DEX ? Ce n’est pas une petite question ; en réalité, cela reflète un grand changement dans le marché crypto.

Différences fondamentales entre les deux types de plateformes

La sécurité des actifs est la différence majeure. Sur un CEX, la clé de votre portefeuille est détenue par la plateforme. En cas de problème (comme Mt.Gox à l’époque, ou plus récemment FTX), les utilisateurs peuvent voir leurs actifs réduits à néant. À l’inverse, sur une DEX, vos cryptos restent toujours dans votre propre portefeuille : la plateforme ne fait que mettre en relation acheteurs et vendeurs, sans jamais conserver vos fonds.

La vitesse et le coût des transactions sont le talon d’Achille des DEX. Les CEX traitent les transactions dans une base de données centralisée, ce qui les rend ultra-rapides. Sur une DEX, chaque transaction doit être validée sur la blockchain, avec des frais de gas parfois élevés. Sur Ethereum, par exemple, les frais peuvent rendre les petits montants peu rentables.

En termes de diversité de jetons, les CEX imposent une sélection : un projet doit être validé pour y être listé. Sur une DEX, n’importe qui peut lancer son token, ce qui offre plus de choix mais aussi une qualité de liquidité très variable.

Comment les DEX ont-elles décollé ces dernières années

Avant l’arrivée d’Uniswap en 2018, le volume d’échange sur DEX ne dépassait pas quelques millions de dollars. Uniswap a introduit la technologie des automated market makers (AMM) — des contrats intelligents remplacent le carnet d’ordres traditionnel, permettant à tout utilisateur de devenir fournisseur de liquidité et de gagner des commissions.

En 2020, l’été DeFi a bouleversé la donne : Curve s’est concentré sur les stablecoins, AAVE sur le prêt, Uniswap V2 a été lancé… À la fin de l’année, le volume d’échange sur DEX avait explosé à 29 milliards de dollars.

Aujourd’hui, il existe deux grandes familles de DEX

Type carnet d’ordres (dYdX, Loopring) : le fonctionnement ressemble aux CEX, mais les données sont décentralisées. Problème : les frais de gas élevés rendent ce modèle peu viable sur Ethereum, sauf en passant par des solutions comme Layer 2 ou des blockchains à faibles coûts comme Solana.

Type pool de liquidité (Uniswap, Curve) : plus innovant. Vous placez deux cryptos dans un pool et tout le monde peut échanger via un algorithme. Il peut y avoir des problèmes de slippage, mais c’est simple et efficace.

Les DEX peuvent-elles remplacer les CEX ? La réalité est complexe

En clair, les deux types de plateformes coexistent aujourd’hui. Les CEX offrent une meilleure expérience utilisateur et une forte liquidité, mais les scandales récents ont rendu les utilisateurs plus prudents vis-à-vis des risques liés à la centralisation. Cependant, le coût et la lenteur des DEX restent un frein important — pour les petits porteurs, les frais sont souvent trop élevés.

À long terme, avec la maturation des technologies comme l’expansion Layer 2 ou les ponts inter-chaînes, les faiblesses des DEX devraient progressivement s’atténuer. L’avenir sera sans doute hybride : les gros montants et les transactions de stablecoins sur DEX (priorité à la sécurité), les petits montants et les transactions fréquentes sur CEX. Il faut maîtriser les deux.